Une jeune femme vit avec un mari qui dort constamment. Cette présence lui procure sécurité et réconfort. Enfermée dans sa solitude, elle refuse de reconnaître que ce corps ensommeillé n’est qu’un souvenir, le rappel d’un être aimé, un fantôme assoupi. La rencontre fortuite d’un séduisant saltimbanque l’amène toutefois à réaliser à quel point le déni dans lequel elle s’est emmurée a fini par prendre des dimensions envahissantes et oppressantes.

Pour illustrer le désarroi intérieur de cette femme, la réalisatrice Inès Sedan a mis au point une esthétique élaborée, dominée par des tons de sépia et misant sur une pulsation des textures évoquant le pastel sec. L’utilisation de perspectives courtes installe un expressionnisme de l’intime qui rend tangible l’aveuglément provoqué par l’obsession du personnage. L’homme qui dort est une œuvre de résilience, montrant qu’en s’ouvrant aux autres on trouve la clé pour accepter une disparition.

Sans paroles