Vingt ans après la résolution de la Chambre des communes visant à éliminer la pauvreté des enfants au Canada, Isaiah, 8 ans, s’efforce de grandir sainement  et de bien s’intégrer, même si tout joue contre lui. Il sait qu’il est considéré comme « défavorisé » et malgré son jeune âge, il a déjà vu son lot de travailleurs sociaux, de banques alimentaires et d’interventions policières. Ses parents luttent contre un héritage de préjugés, de mauvais traitements et de dysfonctionnements, et ils souhaitent par-dessus tout offrir à leurs enfants les perspectives d’avenir qu’eux n’ont jamais eues. 

Dans Haut comme trois pommes, son deuxième documentaire réalisé pour l’ONF, la cinéaste et photographe primée Nance Ackerman nous invite à vivre le quotidien d’une famille déterminée et à partager l’expérience  intime et émouvante de la pauvreté infantile dans l’un des pays les plus riches du monde. 

Nance Ackerman a vécu avec Isaiah et sa famille pendant deux ans. Elle a noué avec eux une relation de confiance et elle partage aujourd’hui  son expérience avec une extrême sensibilité. À mesure que la documentariste nous fait découvrir la famille, avec l’apport créatif d’Isaiah, sa curiosité et son appétit de vivre, la cinéaste dévoile ses propres sentiments à propos de la responsabilité de la population canadienne : éduquer les enfants dans la perspective qu’ils sont le meilleur investissement pour l’avenir du pays et réexaminer d’un œil critique notre façon de mesurer la richesse. 

Magnifiquement filmé, Haut comme trois pommes porte le témoignage d’un garçon sur le point de comprendre ce que signifie la pauvreté et nous pousse à réfléchir sur ce que nous risquons de perdre collectivement à freiner l’épanouissement d’Isaiah et des millions d’autres enfants comme lui.